LE MOT DU CHIRURGIEN
C’est une méthode de choix qui fait ses preuves depuis de nombreuses années. Cette intervention procure aux patientes un des taux de satisfaction les plus élevés en chirurgie plastique et esthétique, à condition bien sûr que l’indication soit bien posée.
Cette méthode est simple, fiable, rapide, spectaculaire, le plus souvent peu douloureuse, réalisée au prix d’une rançon cicatricielle dissimulée et minime de 4 à 6 cm, et qui consiste à placer un implant en arrière de la glande mammaire, devant ou derrière le muscle pectoral.
Le type d’implant (rempli de silicone ou de sérum physiologique), son volume, ses dimensions (largeur et projection), sa forme (ronde ou anatomique), sa texture (lisse ou rugueuse), la voie d’abord (aréolaire, sous mammaire, axillaire), la position (devant ou derrière le muscle grand pectoral) seront discutés en consultation en tenant compte des souhaits de la patiente, mais aussi de son âge, de l’élasticité de la peau, de l’épaisseur de la couche graisseuse et glandulaire. Un examen clinique précis est donc nécessaire.
Une ptose associée (la distance entre le haut du sternum et le mamelon est alors supérieure à 20 cm), ou des seins divergents (distance entre le creux sternal et l’aréole supérieure à 10 cm), pourront faire discuter un recentrage de l’aréole dans le même temps opératoire par plastie cutanée, cependant au prix d’une cicatrice supplémentaire autour de l’aréole et parfois verticale.
Le chirurgien vous mettra en garde contre la mise en place de prothèses trop volumineuses qui peuvent avoir un retentissement secondaire négatif, esthétique (abord plus grand, perception prothétique plus importante, tendance à l’étirement des tissus mammaires avec ptose secondaire), et fonctionnel (douleurs dorsales liées au poids).
Un bilan sénologique comprenant une mammographie et souvent une échographie est systématiquement effectué avant l’opération. Il permet de vérifier la normalité des seins avant l’opération et de servir d’examen de référence pour la surveillance ultérieure.
Dans certaines conditions (atrophie sévère, agénésie), cette intervention peut bénéficier d’une prise en charge.
Il est possible de combiner la pose de prothèse avec une injection de graisse autologue (injection de graisse autologue (lipofilling)) pour augmenter l’épaisseur des tissus en regard (la prothèse est alors mieux dissimulée), ou pour harmoniser les contours de la prothèse avec la glande mammaire, notamment au niveau des segments supérieurs et internes, afin d’obtenir au mieux un résultat esthétique encore plus naturel du sein .
Douleurs: elles sont plus importantes quand les prothèses sont volumineuses et surtout placées derrière le muscle pectoral; elles sont traitées par des antalgiques adaptés.
Suites immédiates: si des drains ont été placés, ils sont retirés avant la sortie lors du premier pansement. Il se produit œdème et ecchymoses les premiers jours. L’élévation des bras est déconseillée pendant 15 jours.
Visite de contrôle: 8-10 jours après la sortie avec changement du pansement
Port du soutien-gorge: un soutien-gorge de maintien est prescrit, à porter jour et nuit pendant 3 semaines à 1 mois.
Reprise de l’activité: généralement après 1 semaine.
Activités sportives: reprise 4 à 6 semaines après l’intervention.
Protection solaire: protection des cicatrices la première année (risque de pigmentation).
Cicatrice : Possibilité d’évolution anormale, sous forme d’épaississement ou de rétraction, régressant le plus souvent à l’aide de massage ou de corticoides.
Asymétrie de volume, de position des mamelons : elles sont le plus souvent liées à une l’asymétrie mammaire initiale, que le chirurgien vous aura signalée lors de son examen. Une correction peut être apportée secondairement.
Douleurs et problèmes de sensibilité : ils régressent généralement en quelques semaines.
Formation de plis ou de vagues : des plis palpables voire visibles (vagues) peuvent apparaître notamment au niveau de la périphérie du sein, sous une peau fine. L’existence de plis augmente le risque de rupture et de dégonflement par usure prématurée de l’enveloppe de la prothèse. Ces phénomènes sont moins fréquents avec les prothèses remplies de gel de silicone à haute cohésivité, mais plus fréquents chez les femmes maigres et après mise en place de prothèses volumineuses, car le rapport contenant-contenu est alors défavorable. Un lipofilling secondaire pour augmenter l’épaisseur des tissus en regard peut corriger ces défauts
Coques : comme pour tout corps étranger introduit dans l’organisme, une membrane va se former autour de l’implant mammaire afin de l’isoler. Si la réaction de l’organisme est plus importante cette membrane va s’épaissir progressivement, parfois rapidement, et entraîner une consistance plus ferme du sein, voir une diminution de la mobilité du sein. Si la réaction est encore plus importante, le sein peut devenir dur, figé, déformé, douloureux, nécessitant une réintervention chirurgicale pour sectionner ou retirer la coque, repositionner et remplacer la prothèse. La survenue des coques est imprévisible, beaucoup moins fréquente maintenant avec la nouvelle génération de prothèses de gel cohésif, mais ne peut être exclue .
Rupture : Il s’agit d’une rupture de l’enveloppe liée le plus souvent à l’usure d’une prothèse ancienne, mais parfois survenant après un traumatisme violent. Elle nécessite le changement de l’implant. S’il s’agit d’une prothèse contenant du sérum physiologique, il va se produire très rapidement un dégonflement partiel ou total qui alertera la patiente. S’il s’agit d’un implant rempli de gel cohésif, le gel reste le plus souvent dans l’enveloppe fibreuse qui entoure l’implant (rupture intracapsulaire), mais il peut aussi y avoir une rupture capsulaire avec fuite extra-capsulaire, notamment en cas de traumatisme. Ces ruptures se manifestent par des signes cliniques (douleurs, déformation, changement de consistance,..) et sont confirmées par les examens complémentaires prescrits (mammographie et échographie, puis IRM).
Dégonflements : cette complication est spécifique aux implants remplis de sérum physiologique. Ce dégonflement peut être partiel, progressif, et provoquer des plis, ou bien être complet avec fonte brutale du volume du sein.
Cancer : Un risque majoré d’apparition n’a pas été démontré.
Allaitement et grossesse sont bien sûr possibles, mais peuvent cependant altérer un résultat esthétique.
Variations de poids : Peuvent modifier le résultat esthétique. Il est conseillé d’opérer à poids de convenance stable, puis garder ce même poids.
CAS PARTICULIER DES PROTHESES DE LA MARQUE PIP
Pour faire suite aux instructions du Ministère de la Santé (DGOS/PF2/PP du 23 décembre 2011) et compte tenu de leur risque de défauts, les patientes porteuses de prothèses PIP remplies de gel de silicone, quelque soit la date de leur implantation, doivent contacter leur chirurgien pour un bilan avant explantation, dont les modalités seront précisées. Le site de l’AFSSAPS (Dossier thématique/Implants-mammaires-PIP-pre-remplis-de-gel-de-silicone/Informations’pour-les-patientes-Questions-Réponses) peut être consulté sur ce sujet.
Modérée (1 à 4 /7), calmée par antalgiques modérés, codéinés , parfois morphiniques en courte durée.
Elles sont plus importantes lorsque les prothèses sont placées derrière le muscle.
Drain 24 heures, pansement postopératoire modelant, puis soutien-gorge de contention 1 mois, position coude au corps 15 jours.
Les drains sont enlevés avant la sortie et un premier pansement est refait. Il se produit les premiers jours un œdème au niveau des seins et des ecchymoses. L’élévation des bras est déconseillée pendant 15 jours.
Mise en place d’un soutien-gorge de maintien sans armature à porter jour et nuit pendant 1 mois.
Généralement de 1 à 2 semaines.
Elles peuvent être reprises 1 à 2 mois après l’intervention.
Recommandée la première année.
Cas de prothèses rondes prémusculaires (devant le muscle), voie périaréolaire
Cas de prothèses anatomiques prémusculaires par voie périaréolaire (au niveau de l’aréole)
Cas de prothèses rondes rétromusculaires (en arrière du muscle), voie axillaire